La course à la rentabilité financière a mené notre planète et notre humanité au bord de l’effondrement. Comme nos écosystèmes asphyxiés, le capitalisme néolibéral est à bout de souffle et la grande crise financière de 2008 n’est que la partie immergée de l’iceberg qui fond, hélas, comme glace au soleil de l’antarctique. Comment en sommes nous arrivés là ?

La raison de tous nos dysfonctionnements semble être la primauté accordée à la compétition sur la coopération. Depuis l’enfance nous sommes instruits dans un système éducatif qui nous érige les uns contre les autres pour avoir la meilleure note, atteindre la meilleure place et accumuler toujours plus d’argent. La loi du plus fort règne sur l’organisation de nos sociétés dans une interprétation darwinienne erronée. Régie par le diktat du profit, l’entreprise est déconnectée de notre « réalité ». Mais l’accroissement global des richesses ne s’est pas traduit pas la redistribution promise. Bien au contraire elle a été accaparée par une minorité de personnes déjà riches et puissantes. Pourtant la compétition comme la collaboration partagent le même objectif de performance. Malheureusement la performance dans la compétition conduit à la catastrophe, tandis que la performance dans la coopération produit du bien-être. La coopération existe chez toutes les formes de vie, depuis le micro-organisme jusqu’à l’Homme, entre animaux de la même espèce ou d’espèces différentes et entre les végétaux qui communiquent et collaborent entre eux. Les êtres vivants ont tous tendance à s’associer pour se développer et lorsque les conditions deviennent hostiles, les individus qui survivent ne sont pas forcément les plus forts, ce sont surtout ceux qui s’entraident le plus. L’union fait donc la force et il semblerait que notre société s’oriente vers de nouveaux modèles, dont l’économie collaborative rendue possible grâce à l’essor des nouvelles technologies de l’Internet. Coworking, covoiturage, colocation, crowfunding mais aussi trocs et échanges de savoirs, cette consommation du partage touche toutes nos activités y compris l’énergie que le particulier peut désormais produire et vendre. « Le soleil et le vent n’envoient pas de factures » entonne le prospectiviste Jérémy Rifkin convaincu que la révolution numérique associée à celle de l’énergie est notre planche de salut. Aurons-nous l’intelligence collective de faire de notre terre un jardin à partager ? « On sent bien la volonté d’un changement radical, tout ce qu’il faut c’est l’étincelle. » soulignait le sociologue Jean Ziegler. Les co-créateurs entretiennent la flamme de l’espérance.

 

Article paru dans l’édition Open The Book n° 68

 

 

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